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Mise au point sur la relation virus et particules fines

A partir du moment où l’on considère:

Nous maintenons qu’il est donc probable qu’une pollution aux particules fines – quelle que soit son origine (combustion, épandages etc..) – peut jouer un rôle sur la propagation virale.

Gabriel Synnaeve : https://www.flickr.com/photos/34097434@N04

Reste l’interrogation de la viabilité du virus à l’air libre et de la quantité de virus (charge virale) nécessaire pour être infecté.
Néanmoins compte tenu également du fait que la pollution aux particules fines majore le risque d’infections en rendant notre organisme davantage vulnérable à celles-ci, nous en appelons une nouvelle fois au principe de précaution et demandons que toute forme de pollution soit limitée.
Et, conformément aux recommandations de l’académie de médecine et aux dernières études parues dans Nature (3), nous insistons sur l’importance du port du masque pour tous.

  1. https://www.mdpi.com/1660-4601/16/6/941/htm
  2. sciencemag.org/news/2020/04/you-may-be-able-spread-coronavirus-just-breathing-new-report-finds
  3. nature.com/articles/d41586-020-00502-w

Épandage agricoles et propagation des virus

La pollution de l’air, en plus de fragiliser notre système immunitaire et de nous rendre plus sensibles aux infections notamment virale, permet également une meilleure diffusion et donc une meilleure transmission des agents pathogènes tels que le coronavirus. Cela est connu depuis longtemps pour le SARS(1) et les virus de la bronchiolite. Cela a également été récemment démontré pour le coronavirus en Italie, avec davantage de transmission et de propagation du virus, en fonction des taux de particules fines.
Les particules fines servent donc de vecteurs, de transporteurs au virus qui se déplace d’autant plus facilement lorsque l’air est chargé de particules fines. Fort heureusement les mesures de confinement font coup double, à la fois en limitant le risque de transmission entre les individus, mais également en diminuant la pollution, notamment aux particules fines du trafic routier et les effets sanitaires associés.

Les épandages agricoles

Néanmoins, comme on le voit actuellement à Paris, le printemps est la période  d’épandage agricole, grand pourvoyeur de particules fines. En effet, lors des épandages, le gaz ammoniac (NH3) va, en passant dans l’atmosphère, réagir avec les oxyde d’azote (NOx) pour former des particules de nitrate d’ammonium et de sulfate d’ammonium.
Tous les ans, à la même période, les épandages agricoles sont responsables de pics de pollution printaniers durant les mois de mars à mai. Ces particules printanières sont, de par leur composition, moins toxiques que des particules de combustion issues par exemple du trafic routier néanmoins elles vont également servir de vecteur de transmission au virus.
Ces particules peuvent voyager sur plusieurs kilomètres et donc transporter également le virus sur de longues distances!
Nous appelons donc les préfets à prendre des mesures urgentes visant à limiter drastiquement – les émissions liées aux épandages agricoles (restriction, technique d’enfouissement de l’engrais) afin de tout mettre en œuvre pour limiter la propagation du virus.

  • Professeur Isabella Annesi-Maesano, Directrice de recherche INSERM  / Directrice d’équipe labellisée INSERM et Sorbonne Université EPAR ;
  • Docteur Mallory Guyon, Collectif Environnement Santé 74 ;
  • Docteur Thomas Bourdrel, Collectif Strasbourg Respire ;
  • Docteur Gilles Dixsaut, Fondation du souffle contre les maladies respiratoires ;
  • Docteur Pierre Souvet, Association Santé Environnement France (ASEF) ;
  • Docteur Jean-Baptiste Renard, Directeur de recherche LPC2E-CNRS ;
  • Guillaume Muller, association Val-de-Marne en Transition
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