La pollution atmosphérique tue, elle tue lors des pics (augmentation des hospitalisations, des consultations d’urgence, des accidents cardiovasculaires, asthme, etc.).
Elle tue surtout sur le fond, lentement, année après année. Elle est directement responsable de cancers (particules fines cancérigènes de classe 1 pour le cancer du poumon, augmentation du risque de leucémie pour le benzène et ses dérivés), de bronchopathies chroniques (BPCO) ou encore d’accidents cardiovasculaires.
Habiter à proximité du trafic routier pourrait être responsable d’environ 15 à 30% des nouveaux cas d’asthme chez l’enfant et, dans des proportions similaires, voire plus élevées, de pathologies chroniques respiratoires et cardiovasculaires chez les adultes de 65 ans et plus. Une étude récente parue dans « Circulation » démontre encore que les femmes habitant à moins de 50 m d’un axe routier auraient 38 % de risques de plus de morts subites cardiaques par rapport à celles qui vivent à plus de 500 m.
Vivre en ville a un prix, on ne peut continuer à se comporter en ville comme si nous vivions en pleine campagne à rouler dans de vieux véhicules diesels et à se chauffer au bois.
Ces considérations valent pour toutes les villes mais encore bien plus pour Strasbourg où les conjonctions géographiques et climatiques en font une ville (et au-delà une région) extrêmement sensible car les niveaux de pollution y sont parmi les plus élevés de France.
Vivre à Strasbourg, comme à Paris, c’est réduire significativement son espérance de vie.
Cette situation particulière devrait nous pousser à faire plus d’efforts que les autres, et non pas se dire qu’on n’y peut pas grand-chose !
Pourtant, c’est bien le discours qu’on entend.
Quelle déception de voir que la pollution de l’air n’a figuré en bonne place dans aucun des programmes des partis politiques lors des dernières municipales! D’autant qu’en ce mois de mars 2014, l’Alsace (comme le reste de la France) étouffait sous des niveaux-record de pollution !
Lors de cet épisode, nous avions demandé (et demandons encore) sans succès que les seuils d’alerte en Alsace s’alignent sur d’autres régions (comme la région Rhônes Alpes) qui ont intelligemment adapté leurs seuils pour les rendre plus cohérents, déclenchant ainsi les procédures d’alerte en cas de seuil d’information persistant.
Déception encore devant l’absence d’information des habitants qui sont nombreux à courir, et à faire du sport en ville lors d’épisodes de pics de pollution.
Face à à ce fléau de santé publique, il serait temps d’agir!